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Une place prépondérante dans les cultures
L’alimentation ne peut se réduire à la couverture de simples besoins physiologiques, les pratiques qu’elle suscite constituent un élément essentiel de la diversité des cultures: L’ingestion de nourritures crues ou cuites, grillées, bouillies, revenues, amères ou douces, sucrées ou salées, revêt une forte charge symbolique, qui suscite plaisir ou dégoût et s’accompagne de multiples croyances, tabous ou injonctions.
Les hommes se nourrissent comme la société leur a appris à se nourrir ; cette évidence paraît pour certains comme non fondée. On aime souvent les aliments que notre mère nous a appris à consommer. Ainsi nos goûts et nos dégoûts, nos aversions alimentaires ne sont que le résultat de notre éducation, de notre culture, de notre religion.
On associe les Italiens aux pâtes, les Chinois au riz, les Allemands aux saucisses, les Français à la baguette et au vin rouge. Les aliments et les boissons sont en fait des "marqueurs culturels" ! Si les clichés abondent en la matière, la réalité n'est pas si éloignée que cela... Car manger est un moyen de communication et d'échange avec les autres, qui permet de se définir dans un groupe ou à l'extérieur, d'afficher une appartenance.
Chaque civilisation
reconstruit un paysage cohérent sur des bases alimentaires, le
vin est magnifié car proche parent de l’Eucharistie et il
réjouit le cœur de l’homme. Le vin est consommé par
sentiment « national » – le vin et le
fromage, image typiquement française – on fait son éloge
si on est Français, comme on fera celui de la bière si
l’on est Allemand ou Belge.
Chaque société a son mode de partage de la nourriture. Celle-ci est faite pour être partagée, ne pas le faire est détruire son essence pour soi et pour les autres. Dans l’Hindouisme, on met en garde « celui qui mange sans savoir, tue la nourriture, et mangée, elle le tue ». Il faut être conscient de ce que l’on mange, manger n’est pas un acte anodin mais un acte social qui fonde le groupe et le détermine dans le vécu de sa communauté de partage.
Enfin,
en fonction des cultures, les hommes, assis par terre,
à
genoux, accroupis ou couchés, mangeaient dans des bols, des écuelles, des calebasses, des
feuilles, ou dans un plat commun, en se servant avec la main, des
baguettes, une cuillère... Le modèle occidental avec
ses manières de table : assiettes, verres et couverts,
s’impose progressivement à l’humanité tout
entière (au moins aux fractions urbanisées).
L’alimentation reste ainsi le vecteur de notre culture (de notre religion) car elle est porteuse de sens.